En entrant dans l’église, on est frappé par la richesse de la décoration intérieure et la luxuriance du chœur et de ses ors.
La nef principale de l’église est flanquée de deux nefs latérales que séparent des colonnes aux chapiteaux corinthiens.
La profusion de la pierre et des peintures murales ne laissent en aucun cas deviner que cette église est en réalité construite sur une structure métallique.
Les commentaires des œuvres d’art qui suivent sont pour la plupart d’Isabelle Cousteil. Vous pourrez les retrouver en intégralité dans le petit livre ‘L’Eglise Saint-François-Xavier, édité par la paroisse.
Le chœur et l’autel
Probablement l’un des plus richement décoré de toutes les églises de Paris. Il est pour l’essentiel l’œuvre d’Alexandre Dentelle, un des plus grands décorateurs du XIX ème siècle.
La coupole traitée dans un style néobyzantin est ornée de peintures réalisées par Charles Lameire, représentant les douze apôtres autour de l’Agneau.
Au centre et au dessus de l’autel, le tympan représente le Christ accueillant les peuples évangélisés (à droite) que lui présente Saint François Xavier (à, gauche).
On distingue deux Indiens, un Japonais et un Chinois (en jaune) évocation des territoires évangélisés par Saint François Xavier Jésuite missionnaire (1506-1552).
Ce tympan est l’œuvre de Romain Cazes (1810-1881) ancien élève d’Ingres.
De part et d’autre du chœur quatre fresque de Charles Crauk (1819-1905) illustrent la vie de Saint François Xavier
François Xavier, étudiant, s’entretient avec son maître Ignace, fondateur des Jésuites.
François Xavier, parti aux Indes, prêche l’Evangile.
La mort de François Xavier sur l’ile de Sancian, au large de Canton en mer de Chine.
Saint François Xavier monte au ciel, soutenu par deux anges et la Charité
Trois œuvres majeures
La Cène Jacopo Robusti dit le Tintoret (1518-1594)
Cette représentation de la Cène (exposée dans la sacristie des mariages) s’apparente à trois des huit autres créées par le Tintoret pour les églises San Trovaso, San Marcuola et San Simeon il Grande de Venise.
Le Christ est représenté auréolé d’un nimbe crucifère, Pierre à sa droite et Jean à sa gauche. Judas apparaît au premier plan de dos, dissimulant une bourse. La véhémence des discussions entre les Apôtres s’oppose au calme du Christ et à celui de Jean qui semble dormir.
Le Tintoret peint cette représentation de la Cène en 1559 pour la Scuola del Santissimo Sacramento de l’église San Felice à Venise. L’œuvre s’y trouva jusqu’en 1818. Elle fut ensuite déposée dans un pensionnat de jeunes filles puis fit partie jusqu’en 1865 des collections de la Duchesse de Berry. Elle se retrouva enfin en France où elle fut donnée à l’église Saint-François-Xavier par la baronne du Teil.
La toile est classée monument historique depuis le 19 décembre 1950. Elle a été restaurée à l’initiative de la Ville de Paris.
Sacristie des mariages
Vers 1859, huile sur toile, 334 x 238 cm
La Vierge à l’Enfant avec saint Jean-Baptiste et sainte Geneviève Lubin Baugin (1610-1663)
Ce tableau est exposé dans la sacristie des prêtres qui n’est pas ouverte au public
Il se trouvait avant la Révolution française de 1789 dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, sur l’autel de la chapelle Sainte-Geneviève. On retrouve sa trace en 1812 lorsque le Musée Napoléon le mit en dépôt à l’église Saint-Roch, d’où il rejoignit l’église Saint-François-Xavier à une date inconnue.
Lubin Baugin fut reçu jeune dans la corporation de Saint-Germain des Prés qui lui permit de produire et de vendre ses tableaux à Paris. Il fit un séjour en Italie où l’influencèrent le Corrège, le Parmesan et Raphaël.
En 1651, il obtint la consécration en entrant à la jeune Académie royale dont il sera exclu quelques années plus tard pour absentéisme et divergences de vues.
Son oeuvre resta longtemps dans l’ombre, concurrencée par celle de ses contemporains célèbres, mais son sens de la perfection et sa légèreté de lignes comme son esprit libre, tant dans ses natures mortes que dansses compositions religieuses, en font un maître de la peinture française du 17 e siècle.
Le tableau a été restauré à l’initiative de la Ville de Paris.
Sacristie des prêtres (non ouverte au public)
17 e siècle, huile sur toile, 218 x 140 cm
La communion – Henry Lerolle (1848 -1929)
La toile, fractionnée en deux parties, représente un office au moment de la communion. La scène est dépeinte depuis le transept droit, mettant l’accent au premier plan sur les paroissiennes attendant leur tour pour s’approcher de la table de communion.
Henry Lerolle fait partie des peintres académiques du 19e siècle. Élève des Beaux-Arts et de l’Académie Julian, il est d’abord collectionneur d’art. Très lié aux peintres, sculpteurs et musiciens célèbres de son temps tels Manet, Degas, Renoir, Debussy, Chausson, il sera également un découvreur de talents (M.Denis, Vuillard, Bonnard), mais ne prendra jamais lui-même le tournant de la modernité.
Il expose au Salon de Paris et à la Société des Beaux-Arts dont il est l’un des fondateurs. Ses sujets sont éclectiques et il peint aussi bien des portraits, des paysages, des scènes de genre ou d’histoire. Il s’adonne à la peinture religieuse en 1874.
Son style est caractérisé par des effets d’éclairage habiles, des portraits sobres et vrais. Outre dans les musées français et étrangers (Musée d’Orsay, Metropolitan Museum of Art de New York ) on peut voir ses oeuvres à l’Hôtel de Ville de Paris et à la Sorbonne.
Dans la sacristie des mariages.
19e siècle, huile sur toile (en deux parties), 223×175 et 255x 175